Les raisons pour lesquelles une personne souhaite faire les démarches pour acquérir une entreprise peuvent être très nombreuses. De nos jours, acquérir une entreprise est complexe peu importe la grosseur de l’entreprise qu’on désire acheter. Cela peut parfois nécessité l’implication de plusieurs professionnels provenant de diverses pratiques telles que la comptabilité, la fiscalité, les finances, les services juridiques, les ressources humaines, etc. Considérant le niveau de complexité parfois élevé et l’implication en temps et en argent nécessaire par les acheteurs, il est absolument primordial que ceux-ci se questionnent sur les raisons fondamentales qui les poussent à vouloir acquérir une entreprise. Ils doivent mesurer les risques auxquels ils s’exposent ainsi qu’aux bénéfices potentiels. Voici les raisons les plus fréquentes :

  • Vous avez besoin de nouveaux défis professionnels et/ou vous avez toujours rêver d’être votre propre patron.

  • Vous souhaitez reprendre l’entreprise familiale qui existe depuis plusieurs générations au sein de votre famille.

  • Vous êtes déjà propriétaire d’une entreprise et vous souhaitez faire l’acquisition stratégique dans le même secteur pour consolider le marché.

Bien que parfois les personnes qui désirent acheter des entreprises croient à tort qu’il y a beaucoup plus d’avantages que de désavantages à être propriétaire des entreprises, il ne faut pas sous-évaluer l’importance de bien comprendre les bénéfices et les risques associés aux opérations d’une entreprise. Voici une liste non exhaustive :

Bénéfices Risques
Être à son compte Payer un prix trop élevé par rapport à la réel valeur de l’entreprise
Avoir accès à diverses sources de revenus (ex: Dividendes) Obligations de respecter les engagements avec les créanciers
Développer de nouveaux marchés centrés sur vos intérêts Mettre à risque les biens personnels du au cautionnement personnel

exigée par la banque

Avoir accès à des stratégies fiscales accessibles aux propriétaires

d’entreprise seulement (ex: Exonération pour gain en capital, etc.)

Être le principal responsable et devoir travailler à des heures atypiques

Bénéfices

Travailler pour soi-même

Un des principaux avantages d’être propriétaire d’une entreprise est bien sûr de pouvoir prendre vos propres décisions au moment que vous le désirez. Vous n’avez pu à rendre des comptes à un patron si vous êtes propriétaire unique. Ëtre un propriétaire d’une entreprise offre l’opportunité d’avoir les deux mains sur le volant de votre vie.

Avoir accès à diverses sources de revenus

Salaires

Habituellement, les sources de revenus qu’un employé peut obtenir au cours de sa carrière sont le salaire tiré des services qu’il a rendu à l’entreprise, les bonis reçus et les cotisations de l’employeur à son fonds de retraite si applicable. Un propriétaire d’entreprise peut décider de se verser un salaire, des bonis, des dividendes, des intérêts sur les montants prêtés à l’entreprise, etc.

Dépenses personnelles

Bien que fiscalement, les dépenses qui doivent être assumées par l’entreprise doivent servir à gagner du revenu d’exploitation gagné activement, plusieurs propriétaires utilisent leur entreprise pour comptabiliser des dépenses personnelles. Ceux-ci s’exposent au risque d’être un jour vérifié par l’Agence du revenu du Canada (ARC) et/ou Revenu Québec, toutefois, il s’agit d’une pratique très répandue au sein des propriétaires d’entreprise qu’il faut éviter d’abuser. Parmi les dépenses personnelles les plus souvent comptabilisées ont peu retrouver les dépenses liées aux véhicules détenus par l’entreprise, mais utilisés pour des fins personnelles, le versement de salaire à un membre de la famille qui ne travaille pas réellement au sein de la société ce qui permet de fractionner le revenu du ménage afin de réduire la facture fiscale totale, etc.

Dividende

Cette source de revenu provient des profits générés par l’entreprise elle-même à chaque année. Par exemple, si au cours d’une année donnée, une entreprise a été en mesure de produire des ventes totales de 1 000 000 $ et que le total des dépenses est de 800 000 $, l’entreprise aura été en mesure de générer un bénéfice avant impôt de 200 000 $. Prenons pour hypothèse que le taux d’imposition de l’entreprise est de 20 %, celle-ci devra payer un impôt de 40 000 $ ce qui donnera un bénéfice net ou bénéfice après impôt de 160 000 $. En considérant que l’entreprise a été rentable, le propriétaire pourrait décider de se verser une somme équivalente au bénéfice net de l’entreprise ce qui peut être plus avantageux que de se verser du salaire sur le plan fiscal. Seul les propriétaires d’entreprises ont la possibilité de décider de se verser ce type de revenu ce qui représente un avantage non négligeable.

Avoir accès à l’exonération pour gain en capital

Chaque canadien a le droit d’avoir accès à son exonération pour gain en capital lorsqu’il vend des actions admissibles de petites entreprises (AAPE). Celle-ci permet d’éviter que le propriétaire d’entreprise soit imposer sur une certaine portion de la vente de ses actions. Cette exonération peut être utilisée à plusieurs reprises jusqu’à ce que le solde disponible soit épuisé. En 2025, l’exonération pour gain en capital à une limite de 1 250 000 $. Il est prévu que celle-ci soit indexée au fil des ans.

Prenons l’exemple de Josh qui détient 100 % des actions participantes de VMR climatisation inc. Josh souhaite vendre son entreprise et se demande qu’elle sera l’impact fiscal de la vente de ses actions à un particulier. Afin d’évaluer l’impact, son comptable lui demande qu’elle est, selon lui, la valeur de son entreprise. Josh indique qu’il croit que sa société vaut 2 000 000 $. Si Josh décidait d’accepter une offre à cette valeur, Josh devra payer l’impôt sur le gain en capital non couvert par l’exonération soit 750 000 $ car le premier 1 250 000 $ ne sera pas imposable du à l’exonération inutilisée par Josh au moment de la vente. Disons que le taux d’imposition de Josh est de 53 %, Josh devra payer une somme d’impôt de 198 750 $ (750 000 x 50 % x 53 %) car le 750 000 $ est imposable à 50 % puisqu’il s’agit de gain en capital. Advenant que Josh aurait déjà utilisé la totalité de son exonération puisqu’il aurait vendu une autre entreprise dans le passé, l’impôt à payer aurait été de 530 000 $ (2 000 000 x 50 % x 53 %). De plus, dans certaines situations, il est possible de multiplier cette exonération en introduisant une fiducie afin de réduire au maximum l’impact fiscal au moment de la vente des actions.

Risques

Payer un prix trop élevé

La détermination d’un prix de vente lorsqu’on souhaite procéder à l’achat d’une entreprise est une étape cruciale à ne pas négliger. Acheter une entreprise peut être très onéreux en termes de frais professionnels, mise de fonds nécessaire et de frais de financement. C’est pourquoi, il faut s’assurer de prendre toutes les mesures pour atténuer ce risque. L’utilisation des services d’expert en évaluation d’entreprise permet d’avoir une idée plus concrète sur le prix d’achat à proposer au vendeur.

Dans l’objectif de bien expliquer l’impact de payer un prix trop élevé, voici un bref exemple :

Marc souhaite faire l’acquisition de Vélo campo, une entreprise spécialisée dans les randonnées en forêt la nuit. Les randonneurs doivent apporter leurs tentes afin de camper pour se reposer au point d’arrêt. En 2025, avec les tarifs imposés par les États-Unis au Canada, Vélo campo voit une augmentation significative du nombre de clients. Le nombre de client a doublé en une année. À chaque année, avant l’imposition des tarifs, la croissance des ventes de l’entreprise était modeste. Marc est un grand sportif et il souhaite devenir son propre patron depuis des années. Il croit que d’acquérir cette entreprise pourra afin lui permettre de jumeler sa passion pour la randonnée et son rêve de devenir entrepreneur. Il décide donc de soumettre son offre en se basant uniquement sur l’année en cours qui connait une croissance fulgurante. Pour arriver à négocier le prix souhaité par le vendeur, il décide d’utiliser toutes ses économies comme mise de fonds et d’obtenir le reste via un emprunt à terme par une banque. Avec la croissance importante observée, Marc croit qu’il n’aura pas de difficulté à payer l’emprunt de la banque. Marc et le vendeur s’entende sur un prix et procède à la transaction. En 2026, les tarifs sont levés par les États-Unis, les ventes de Vélo campo semble être retournées au même niveau qu’avant l’imposition des tarifs. Marc a du mal à comprendre cette baisse d’achalandage, mais il fini par réaliser que 2025 représentait une année exceptionnelle et que l’augmentation du nombre de clients était dû au fait que les canadiens voulaient boycotter les États-Unis en restant le plus possible au Canada pour valoriser les entreprises locales. Après le retrait des tarifs, les habitudes des canadiens semblent être revenues à la normale. Toutefois, Marc doit maintenant payer l’emprunt qu’il a adossé pour l’achat des actions de la société et ce, dans un contexte que les profits sont moins élevés que prévus. Si Marc n’est pas en mesure de rembourser la banque tel que prévu, il s’expose à un risque de faillite.

Dans ce cas spécifique, si Marc avait fait affaires avec un expert en évaluation d’entreprise (EEE), celui-ci l’aurait informé que Marc ne doit pas offrir un prix basé sur la dernière année, mais plutôt prendre une moyenne des années les plus représentatives du futur. L’expert aurait aussi probablement indiqué à Marc d’exclure totalement l’année exceptionnelle car celle-ci n’est pas représentative. Cela aurait réduit le prix d’achat et Marc aurait emprunté un montant beaucoup moins élevé et n’aura pas été dans une situation précaire dans laquelle il se retrouve aujourd’hui.